Avec quatre deuxièmes places en une seule journée, la France a pris ce mardi les commandes du tableau des médailles d'argent aux Jeux olympiques de Pékin.
A sept reprises depuis le début des compétitions, les Français ont terminé sur la deuxième marche du podium.
Les supporters de l'équipe de France avaient pourtant à mi-journée l'espoir d'entendre la Marseillaise à Pékin.
Deux Français, Nicolas Pillet et Nicolas Lopez, étaient en demi-finale du sabre. Le kayakiste Fabien Lefèvre était en finale du slalom avec le troisième temps, Lucie Décosse avait tout écrasé sur son passage sur le tatami en moins de 63 kg et Vencelas Dabaya devait disputer la finale des 69kg en haltérophilie.
Las, tous ont échoué à un souffle du titre olympique.
Pillet a subi la loi du Chinois Zhong Man en demi-finale au Pavillon d'escrime, tout comme Lopez lors de la finale, qu'il a perdue 15 touches à 9.
"C'est ma première médaille mondiale et c'est aux Jeux olympiques", se consolait Lopez, qui notait toutefois: "On n'a pas 15 occasions d'être champion olympique dans sa vie."
Lucie Décosse, elle, n'a pas eu d'adversaire à sa mesure jusqu'à la finale, où elle est tombée sur plus forte qu'elle. Après une minute et 26 secondes, la Japonaise Ayumi Tanimoto lui infligeait un ippon.
"J'étais forte mais elle est très forte aussi et je la considérais comme la fille la plus 'judo' de la catégorie", a dit Décosse.
"CE QUI NOUS MANQUE, C'EST L'OR"
Au bassin olympique, c'en était déjà fini de Lefèvre, deuxième du slalom K-1 derrière l'Allemand Alexander Grimm, auteur du parcours le plus rapide en finale.
Quelques minutes plus tôt, le porte-drapeau de la France, Tony Estanguet, avait été éliminé en demi-finale du C-1, un échec cuisant qui le prive d'un troisième titre olympique inédit dans l'histoire du sport français.
Restait Dabaya. Le Français d'origine camerounaise faisait plus que ce qui était attendu de lui mais manquait là encore l'or.
Pour 520 grammes, soit le poids qu'il concédait à la pesée à l'Arménien Tigran Gevorg Martirosyan, il a pris l'argent au bénéfice du poids de corps, les deux hommes ayant soulevé un total de 338 kg. C'est le Chinois Liao Hui qui a poursuivi la moisson d'or du pays hôte.
"Ma force est que je suis le premier à croire en moi, le premier à ne vouloir rien lâcher", a dit Dabaya.
Au Cube d'eau, Laure Manaudou se serait, elle, certainement contentée de l'argent. Mais la nageuse française, en larmes, n'a terminé que septième du 100 mètres dos au lendemain de son échec en finale du 400 mètres nage libre.
"Je me demande même si je dois continuer, je ne sais pas", a déclaré Manaudou, laissant longtemps planer le doute d'un départ précipité de Pékin. Finalement, elle devrait rester et prendre part jeudi aux séries du 200 mètres dos, sa dernière chance de sauver des Jeux qui virent pour elle à la débâcle.
Médaillés d'argent avec le relais 4x100m nage libre, Alain Bernard et Fabien Gilot se sont qualifiés pour les demi-finales de la distance reine en individuel avec les quatrième et 13e temps respectifs, sans forcer.
Hugues Duboscq, médaillé de bronze sur 100 mètres brasse, s'est placé en prétendant au podium sur 200 mètres brasse en signant le quatrième temps des séries, record de France en prime
(2'09"42).
Aurore Mongel, sur 200 mètres papillon, a agréablement surpris en signant elle aussi un record de France (2'06"49) et le deuxième temps des séries.
Croisé au Pavillon d'escrime, Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports, qui reste le dernier médaillé d'or français en sabre messieurs, se voulait rassurant.
"Au niveau du nombre de médailles, on est sur la ligne de crête", a-t-il dit. "Ce qui nous manque, c'est l'or."